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La Zone – Tsukasa Hojo

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A l’occasion de la venue du maître à la Japan Expo – même si je n’y place pas trop d’espoir, car le système de la SEFA donne l’avantage aux chanceux par rapport aux véritables fans – retour sur quelques-unes de ses séries à travers mes anciennes chroniques de MAZ, certaines réactualisées pour les besoins de l’article.

MANGA !

Angel Heart (en cours – 2001)
Histoire : Glass Heart, jeune fille de 14 ans, est l’élite des assassins de la mafia taiwanaise. Mais, élevée depuis son plus jeune âge pour tuer, elle ne veut plus de cette vie ; à bout, elle décide de se suicider. Mais ses employeurs ne veulent pas la laisser faire : pour la sauver, il faut lui greffer un nouveau cœur ; ils en volent donc un à la banque des organes. Mais ils ignoraient que ce cœur était en fait celui de Kaori Makimura, la partenaire de Ryo Saeba, alias City Hunter. A son réveil, poussée par la « présence » de Kaori, Glass Heart se rend à Shinjuku pour trouver Ryo.
Critique : Je suis vraiment partagé avec ce manga. A la manière d’un auteur de comics, Tsukasa Hojo a voulu pour Angel Heart reprendre l’univers et les personnages de City Hunter, sa série la plus célèbre. J’ignore si c’est pour profiter de son succès ou par véritable envie. Sauf qu’il n’a finalement pris que ce qui l’intéressait, ce qui a pu choquer certains fans. Pour ma part, seul le résultat m’importe.
Et le résultat, justement, ne fera pas que des heureux. Après un début tonitruant et 3 premiers volumes tout simplement sublimes, concentrant tout le talent et l’énergie du mangaka, Angel Heart part sur un système mélangeant action, humour, et drame, comme dans nombre de ses autres séries. Mais en l’occurrence, c’est bien souvent le côté drame qui domine ; les autres éléments de base restent présent, mais en quantité moindre. Alors il y a vraiment une sorte de « puissance » (grandement aidée par le trait magnifique d’un auteur au sommet de son art graphique) qui se dégage de certains volumes, mais il y a des moments où cette série sombre dans un mélodrame des plus pathétiques… Pour vous donner un exemple, nos héros n’arrêtent pas de rencontrer des personnes atteintes de maladies incurables, et autres joyeusetés du même acabit. A côté de cela, comme je l’ai déjà précisé, il reste des passages vraiment forts, et des histoires donnant la part belle à l’action et/ou à l’humour, même si ces aspects ne représentent pas grand chose face à un drame qui semble dominer ce manga. Et à la longue, cela devient vraiment lassant, toute cette débauche de beaux sentiments et de larmes.
Après bientôt une trentaine de volumes parus en français, j’ai donc du mal à recommander Angel Heart, série que je continue à suivre malgré tout car elle possède ses qualités propres.
Verdict : Ceux qui attendent un City Hunter-bis risquent de tomber de haut. A réserver aux fans de l’auteur.

Cats Eye (15 volumes – 1982)
Histoire : Les 3 sœurs Kisugi – Rui, Hitomi, et Aï – tiennent un café le jour, et la nuit deviennent Cats Eye, un redoutable voleur d’œuvres d’art. Leur but derrière cette activité : réunir la collection de leur père, et résoudre le mystère de sa disparition.
Critique : Seconde œuvre la plus connue de Tsukasa Hojo, Cat’s Eye a consacré l’auteur au début de sa carrière. Il ne s’agit pas encore de l’œuvre de la maturité, comme le prouvent un trait loin d’être aussi magnifique qu’il a pu le devenir au fil des années, et surtout une intrigue qui sur les premiers volumes part parfois dans tous les sens ; certaines idées et personnages ne seront que brièvement évoquées, pour être totalement occultées par la suite.
L’intelligence des plans de nos sublimes voleuses et leur audace, ainsi que toute une brochette de personnages plus ou moins allumés font de ce manga une excellente lecture, servie avec un humour certain de la part du mangaka. Il est intéressant de noter, toutefois, que vers la moitié de la série le côté vol disparaît presque totalement pour que l’histoire se focalise sur les personnages, en particulier sur la relation qui unit Hitomi à Toshio, comme si l’auteur avait complètement oublié les thèmes premiers de sa série. Heureusement, cela reste toujours aussi drôle et plaisant à suivre, malgré un manque de renouvellement.
Verdict : Pas son meilleur, mais tout de même un manga de grande qualité.

City Hunter (32 volumes – 1986)
Histoire : Dans tout Shinjuku, Ryo Saeba est connu sous le nom de City Hunter, un imbattable nettoyeur que chacun peut contacter en inscrivant le code XYZ sur le tableau des messages de la gare de Shinjuku. Avec sa partenaire Kaori, il forme le duo le plus efficace qui soit.
Critique : Œuvre culte par excellence, plus gros succès de son auteur, City Hunter fait partie des légendes du manga et des valeurs sûres, plus de 20 ans après sa création.
City Hunter, c’est la quintessence du style de Tsukasa Hojo, l’œuvre de la maturité. Nous y retrouvons une subtile alchimie entre l’humour, l’action, l’amour, et le drame, pour un résultat tout simplement jouissif, tantôt hilarant – je me marre comme une baleine -, tantôt poignant. Sans compter que ce manga dispose d’une brochette de personnages bien allumés et marquants, en tête Ryo Saeba, notre nettoyeur de choc et plus grand obsédé sexuel tokyoïte, avec ses “mokkori” hallucinants ; une certaine ressemblance avec Lupin III ne serait pas fortuite.
Avec sa multitude de bonnes idées et son dynamisme, City Hunter reste encore aujourd’hui une très grande réussite
Verdict : A placer dans toutes les bonnes bibliothèques.

Family Compo (14 volumes – 1997)
Histoire : Masahiko Yanagiba a perdu sa mère très tôt, des suites d’une maladie ; dès lors il est comme devenu orphelin, puisqu’il a vécu des années auprès d’un père trop absorbé par son travail, qu’il voyait rarement. Lorsque celui-ci meurt à son tour dans un accident de la circulation, la vie de Masahiko ne subit pas de bouleversement pour autant, à un détail près : privé de sa seule source financière, il doit faire une croix sur ses envies d’aller à l’université.
La providence frappe un jour à sa porte sous l’apparence de sa tante : Yukari Wakanae. Alors que le jeune homme pensait n’avoir aucune famille, il découvre l’existence du frère de sa mère, avec qui elle avait coupé les ponts suite à son mariage. Yukari est sa femme, ils ont une fille, et ils lui proposent de venir vivre chez eux.
Intrigué par cette nouvelle parenté et par les raisons qui ont pu pousser sa mère à ne plus vouloir voir son frère, Masahiko décide de leur rendre visite.
Et il va vite comprendre qu’il avait raison de se faire du soucis, mais aussi pourquoi sa tante ressemblait tant à sa mère : son oncle est en réalité Yukari, et son « mari », Sora, est sa tante. Déboussolé, Masahiko se pose une question existentielle : sa magnifique cousine, Shion, est-elle vraiment une fille ?
Critique : Même si Family Compo n’est pas l’œuvre la plus connue de Tsukasa Hojo (l’absence d’adaptation en anime jouant), elle n’en possède pas moins une véritable population de fans, dont votre serviteur, qui la considère même comme le chef d’œuvre de l’auteur. La patte graphique de Hôjo associée à sa capacité à conter des histoires à la fois drôle et tendre, sur le thème de la tolérance et des choix, en fait un manga au moins à découvrir. Pour l’instant, cela demeure difficile : à moins de s’armer de patience et d’argent, de suivre les enchères sur le net, et d’arpenter les bouquinistes faisant aussi dans le manga, il vous sera quasiment impossible de réunir la collection complète (14 volumes au total dont certains n’ont eu droit qu’à une seule édition) ; à moins d’un coup de chance hors du commun. Au mieux, si vous voulez le lire, essayez de trouver un ami le possédant, et au pire, inondez la boîte mail de Panini Comics jusqu’à ce qu’ils le (ré)éditent. Ils finiront bien par le sortir un jour… Mais quand ?
Verdict : Mon Tsukasa Hojo favori, tout simplement.

Rash!! (2 volumes – 1995)
Histoire : Yuki Asaka revient dans sa ville natale après avoir suivi des études de médecine à Tokyo. La voilà dèsormais médecin dans la prison d’Ootsuki, charge qu’occupait jusque là sa grand-mère.
Mais les prisonniers feraient bien de ne pas s’en approcher trop près : elle a mauvais caractère et une force rare.
Critique : Rash, c’est un peu City Hunter au féminin. La base est originale, et l’héroïne est excellente ; je l’imagine bien débouler avec un bazooka.
Mais ce manga est trop court pour pleinement exploiter son potentiel, et passer en revu toutes les sortes d’histoires possibles ; elles ne sont absolument pas assez nombreuses. De ce fait, il suffit qu’une ou deux soient moins bonnes que les autres – ce qui est le cas – pour que cela se répercute sur la qualité d’ensemble du manga. Sans compter qu’il n’y a pas de vraie fin ; c’est très dommage.
Rash est un manga qui peut être hilarant, bourré d’action et de sentiments, mais qui souffre de son trop faible nombre de volumes. Des volumes qui, comme de bien entendu et comme tous les manga méconnus de son auteur, n’ont pas été réédités par le nouveau détenteur de ses droits d’exploitation.
Verdict : C’est sympa et dynamique, juste un peu court.

Sous un Rayon de Soleil (3 volumes – 1998)
Histoire : Sara Nishikujô possède un étrange pouvoir, celui de communiquer avec les arbres, les plantes, et les fleurs. En contrepartie, son corps a arrêté de vieillir alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Critique : J’ai passé un bon moment avec cette lecture, passant souvent du rire aux larmes. Le thème est l’un des plus étranges qu’il m’ait été donné de lire, mais pas forcément le plus mauvais : c’est original – même si certaines histoires sont un peu trop rocambolesques à mon gout – mais bien traîté. Ce qui fait l’attrait de ce manga, selon moi, ce sont les personnages, qui sont drôles et attachants (surtout le père et le prof), bien que l’histoire en elle-même soit assez triste.
Sous un Rayon de Soleil fait partie des séries de Tsukasa Hojo non rééditées, donc introuvables.
Verdict : Malheureusement, il s’agit d’un manga loin d’être indispensable.

Je vous fais grâce des recueils d’histoires courtes, qui ne m’ont pas marqué et de toute façon sont aussi introuvables que les deux séries susnommées.

CINÉMA !

Cat’s Eye (1 film – 1997)
Histoire : Hitomi, Ai et Rui sont les fameuses 3 sœurs, les Cat’s Eye, qui, la nuit tombée, se transforment en voleuses émérites et courent dérober en catimini les musées et collections privées. Elles cherchent à retrouver la totalité de peintures de leur père disparu, mais il leur faudra compter sur la police et sur une organisation criminelle.
Critique : On n’en disait pas du bien, mais j’aime bien me forger mes opinions par moi-même, donc je me suis mater ce film, qui n’est pas trop mal, finalement. Bon, ça ressemble plus à Batman, Catwoman, voire Lupin III, qu’à Cat’s Eye, mais ce n’est trop grave. La présence du masque est compréhensible pour l’anonymat (c’est d’ailleurs ce qui manque dans la série), et nos héroïnes ont désormais leur Catcave et leur Catmobile (si, si, je vous jure). Ensuite, Toshio fait irrésistiblement penser à l’inspecteur Zenigata de Lupin III, comme le montre la course poursuite délirante du début ; sauf que Zenigata est adepte du lancé de menottes, et non du lancé de balle de base-ball . Mis à part ça, la fin est décevante, et il y a un ou deux détails un tout petit peu incohérent, mais, là encore, ce n’est pas trop grave ; on a, en retour, droit à une phase d’animation très réussie, qui donnerait envie d’avoir une nouvelle adaptation animée.
Verdict : Un film à voir pour le délire et la plaisir, et pas forcément parce qu’il s’appelle Cats Eye, mais il faut quand même n’être pas trop exigeant.

Niki Larson (1 film – 1993)
Histoire : A la mort de son associé, Niki Larson – le célèbre détective privé – lui promet de veiller à sa place sur sa nièce Sonia, et de ne jamais lui « sauter dessus ». Seulement depuis, la fillette a grandi, et son corps bien changé.
S’étant une nouvelle fois fâchée avec Niki, Sonia décide de partir en croisière sans lui ; il la suit, mais un événement imprévu se produit : le navire et ses passagers sont pris en otage par des terroristes.
Critique : City Hunter revu et corrigé par Wong Jing, avec Jackie Chan dans le rôle de Ryo Saeba, et Chingmy Yau dans celui de Saeko Nogami. Bien vite, nous nous rendons compte que ce film n’a strictement rien à voir avec l’œuvre de Tsukasa Hojo, sinon des similitudes de noms.
Le scénario est d’une bêtise absolue, et ne possède pas la moindre once de crédibilité tant le hasard fait trop bien les choses. Fort heureusement, ce n’est pas le scénario qui importe ici, mais les scènes d’action. Et là, c’est génial : elles sont déjantés, parfaitement chorégraphiées, avec un Jackie Chan survolté et bondissant, au mieux de sa forme ; mention spéciale pour la parodie de Street Fighter, avec musiques et bruitages d’époque, une piqure hallucinée de nostalgie et de plaisir visuel.
Ne regardez pas ce film en attendant City Hunter, vous hurleriez au scandale. Il est à prendre comme une comédie d’action asiatique, c’est tout ; et à prendre comme une succession de combats et d’acrobaties, car le scénario, mieux vaut l’oublier.
Verdict : Avant d’être du City Hunter, c’est du bon Jackie Chan.


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